EN BREF
Carrietta (Carrie) est une jeune adolescente de seize ans renfermée, triste, qui subit du harcèlement à l’école mais pas seulement, sa mère, fanatique religieuse fondamentaliste lui fait vivre l’enfer.
Carrie a un don particulier, elle peut déplacer des objets par la force de son esprit.
Un incident va arriver dans la ville de Chamberlain (Maine), on va revivre les quelques jours, les quelques heures qui ont précédés ce drame.

Alors de quelles thématiques est-il question?
- Fanatisme religieux
- Harcèlement scolaire
- Télékinésie
Une chronologie présentée sous différents angles
On apprend très rapidement qu’il y a eu un incident à Chamberlain et l’on va suivre les évènements qui l’on précédait à travers différents points de vue : celui de Carrie, ceux de camarades de classe, coupures de presse ect..
Au début, j’ai eu du mal à m’habituer à cet enchainement de rythmes de lecture.
Mais au final, j’ai adoré. C’est quelque chose d’atypique, il ne me semble pas avoir lu de roman de S. King avec une alternance similaire (?)
Vers la fin du livre, quand les périphéries s’accélèrent et que l’on est coupés dans une action pour changer de point de vue, ça augmente le suspense (cliffhanger).
Carrie, une jeune fille triste avec un don exceptionnel
Carrie c’est une jeune femme qui n’a tout simplement pas eu de chance et qui a été élevée par une mère aliénée.
Sa mère va l’isoler pour essayer de la rendre comme elle et elle va faire d’elle une fille étrange et complétement déconnectée de la réalité.
Cette particularité va emmener de l’harcèlement scolaire, c’est un engrenage, un cercle vicieux.
A seize ans, les reflets fugaces de la souffrance se lisaient déjà clairement dans son regard
carrie – king
On n’est forcément touché par cette souffrance et malgré tout ce qui arrive c’est difficile de la blâmer.
Au mur, Dieu me regarde avec son visage de pierre. Il me dit qu’il m’aime, mais s’il m’aime pourquoi suis-je seule ?
carrie – king
Telle est la jeune fille que tout le monde s’obstinait à appeler un monstre. Que cette idée reste bien présente à votre esprit. Une jeune fille que suffisent à combler un hamburger et un jus de fruit après l’unique bal scolaire de sa vie et qui ne veut pas que sa maman s’inquiète…
carrie – king
Mais Carrie, c’est aussi une fille ayant un don exceptionnel : la télékinésie. C’est autour de ce don que s’articule le scénario de l’histoire.
Son esprit avait… avait… elle cherchait le mot. Avait… décollé… Pas exactement comme elle le souhaitait mais ce n’était pas loin. Une curieuse inflexion mentale s’était produite, une pulsation, un bref tressaillement, comme un frémissement de paupière. Décolle.
carrie – king
Margaret White: une mère folle aliénée
Margaret White, la mère aliénée est clairement le personnage qui marque ce livre. Car de là, vient l’origine des souffrances de Carrie et c’est en partie la folie de sa mère qui va révéler le don de sa fille Carrie.
C’est une fanatique religieuse fondamentaliste, par conséquent de nombreux passages du livre évoquent ce courant extrémiste et amènent des scènes ultra violentes.
le seul espoir de paix et de salut s’inscrivait à l’intérieur du cercle rouge. « Car la porte est étroite », avait dit maman d’une voix austère dans le taxi, et, une fois à la maison, elle avait enfermé Carrie dans la penderie pendant six heures.
carrie – king
On se demande en lisant ce livre si S. King à travers la représentation de la mère n’a pas cherché à dénoncer certains courants religieux et plus particulièrement aux Etats-Unis?
BILAN
J’ai beaucoup aimé ce S. King, rare sont ceux que je n’ai pas aimés d’ailleurs (aucun je crois?).
Ce que j’apprécie particulièrement chez King c’est la double lecture que ses œuvres proposent. On peut apprécier le livre uniquement par son récit mais subtilement on sent que ses œuvres veulent dénoncer.
Le côté fantastique, ce n’est vraiment pas ce que je préfère, au contraire. Il en est beaucoup question ici de par le don de Carrie mais ce n’est pas du tout ce que je vais retenir du livre.
Ce que je vais retenir ce sont les personnages, ce qu’ils représentent et la morale sous-jacente de cette histoire.
Ce jeu d’alternance des points de vue était génial, ça apporte vraiment quelque chose à la chronologie du récit et au rythme de lecture.
Un classique de King à lire.
17/20